Une page qui se tourne...[TERMINE]

Depuis plusieurs jours, Alistair rentrait directement à la tour de Gryffondor après les cours en évitant ses anciens amis. Les choses avaient décidément bien changé désormais. Pour preuve, il était allé jusqu' à changer de place systématiquement. Assis auparavant auprès de Ayo ou des jumeaux, le Gryffondor était désormais éloigné d'eux autant qu'il était possible de l'être dans chacune des salles de classe qu'ils fréquentaient. C'était bien mieux ainsi, pensait-il.

Ce jour-là, comme à son habitude, il regagna la salle commune des Lions sans parler à quiconque. Peu après son arrivée, Alistair eut la surprise de voir une chouette frapper au carreau de la pièce. Etait-ce pour lui ? Et si oui, qui pouvait bien lui écrire ? Le jeune garçon alla ouvrir la fenêtre et la chouette voleta devant lui, comme pour lui faire comprendre que la lettre était pour lui. Un coup d'oeil rapide l'informa que c'était Blanche qui lui écrivait. Allons bon, n'avaient-ils donc pas compris que Alistair ne voulait plus les voir ? Ronchonnant, celui-ci ouvrit le parchemin et lut, ses sourcils se fronçant un peu plus à chaque mot qu'il lisait. Ils voulaient comprendre...bien ! Dans ce cas, autant en finir pour de bon !

Alistair s'installa à une table dans un coin de la pièce, sortit sa plume et une petite bouteille d'encre et se mit à écrire :


Blanche,

J'ai lu attentivement ta lettre. Je suis sincèrement désolé si je vous fais de la peine, mais je ne peux tout simplement plus faire partie de votre groupe d'amis. Nous nous sommes rapprochés dès le premier jour, parce que nous étions très peu nombreux à Poudlard. Cette amitié partait dès le début sous de mauvaises bases, il est normal que cela n'aie pas duré. La raison essentielle pour laquelle je m'éloigne de vous, c'est que nous n'avons pas grand-chose en commun. L'unique point qui nous rapproche, c'est le fait que Ayo et moi n'ayons pas connu nos parents, comme tu l'as toi-même deviné. Un peu mince pour bâtir quelque chose de durable, tu ne penses pas ?

Cela ne m'enchante pas plus que ça de te le dire, mais je crois que nous ne devons plus nous fréquenter du tout. Je pense que nous ne pourrons jamais être pleinement heureux tous ensemble, j'en suis même certain. Je vous remercie pour les bons moments que nous avons passés. Soyez heureux tous les quatre, ne pensez plus à moi et profitez bien les uns des autres.

Alistair Cromwell


Alistair plia le parchemin et l'attacha à la patte de la chouette et lui ouvrit la fenêtre. Il se doutait que peut-être cette lettre ne satisferait pas vraiment Blanche ou les autres, mais ils allaient bien devoir s'en contenter. La terrible décision qu'il avait prise en mettant un terme à leur amitié par courrier interposé lui pesa quelques instants sur l'estomac, mais il se reprit et s'attaqua à ses devoirs pour oublier.