Retour à Son monde

Le plan était simple : partir, prendre Enlil, revenir. Point barre.

La première étape ne posa pas de difficulté. Après avoir prévenu Claria, Abel descendit vers Pré-Au-Lard dans le froid du petit matin d'un samedi, un petit sac de sport à l'épaule avec le strict nécessaire de survie : un tire-bouchon, sa baguette, des parchemins, des bavboules, quelques cartes chocogrenouilles, un mini-télescope, des chaussettes, une flûte, une fiole pleine de sable et bien sûr sa serviette de bain. Arrivé au village, un simple geste avec sa baguette suffit à appeler le Magicobus.

Le voyage se fit dans tout la sérénité possible d'un tel moyen de transport. Endolori, les vêtements chiffonnés et nauséeux, Abel sortit du Magicobus quelques heures après, à l'arrêt « École de sorcellerie ». Le professeur se permit de préciser au contrôleur qu'il serait nécessaire d'ajouter un complément du nom afin de savoir de quelle école il s'agissait, puisque l'Angleterre en comptait, à sa connaissance, deux. Pour toute réponse, on lança son sac sur le trottoir sans ménagement.

Abel faisait à présent face à l'imposant bâtiment à l'architecture moderne et froide. A peine avait-il fait un pas que des hommes en cape noire l'arrêtèrent et ne le laissèrent repartir qu'après de longs et patients mensonges pour ne pas que l'on découvrît qu'il était un ressortissant poudlardien.

Il était donc officiellement juste un parent d'élève venu déposer des livres oubliés par son fils à la maison. Il pénétra dans le vaste hall et demanda au premier venu où avaient cours les seconde année. Le professeur se rendit à la salle indiquée et attendit patiemment la fin du cours, assis dans le couloir. La cloche sonna, un flot d'élèves sortit ; Enlil était parmi les derniers, seul. Le jeune garçons se figea en voyant son cousin ici. Les deux Yaréar se tenaient face-à-face, aucun n'osa bouger, ni détacher son regard des yeux de son cousin. Et soudain tout redevint naturel. Ils s'étreignirent comme les frères qu'ils étaient ; l'un d'eux versa même une larme, mais je ne vous dirai pas lequel. Le vide fut enfin comblé, ils se retrouvèrent.

« Rentrons. Reviens à Poudlard. » Abel murmura ces mots à son cousin qu'il serrait dans ses bras. Celui se dégagea et le regarda droit dans les yeux.

« Non. Reste, toi. Reste avec moi. Ici ».

Là, nul ne sut, surtout pas Abel lui-même, se qu'il se passa. La surprise d'entendre la voix d'Enlil, son regard, sa franchise, la chaleur et le bonheur d'être enfin réunis. Qu'importe. La réponse fut spontanée.

« Oui. ».