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 One-shot, Abel

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Abel E. Yaréar
Professeur d'Astronomie
Abel E. Yaréar


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MessageSujet: One-shot, Abel   One-shot, Abel Icon_minitimeLun 10 Mar - 13:02

Pas frères, pas père ni fils... Et encore moins cousins!

Je ne sais pas ce qui m'a pris d'accepter ce petit gars. Il avait à peine un an. Comme si moi, je pouvais assumer l'éducation d'un enfant. Aha la bonne blague. Déjà que j'arrive pas à m'assumer moi-même.
Enlil est un grand maintenant. Le bébé est devenu une tête blonde bien faite et bien remplie, du moins je l'espère. Sans fausse modestie. Il n'a pas connu d'autre exemple que moi. Et je n'ai pas connu d'autre enfant que lui. Mais tout les deux on s'est bien débrouillés, je pense, quand on voit d'où on est parti. Belle ascension que celle des deux Yaréar.

Pourtant au début c'était mal barré : ce sale gosse m'en faisait voir! Et vas-y que je te mets l'appart' dans un état impossible, que je fais scandale quand tu me confies à un ou une ami(e) pour une soirée entre potes, que je t'empêche de travailler ou même de dormir... Oui, ç'a pas été simple. Et puis j'avais l'air fin, moi, à vingt ans, avec un bébé; tout le monde croyait que c'était le mien, qu'une ancienne compagne m'avait fait dans le dos avant de disparaître dans la nature. Alors avec cette rumeur, bon courage pour trouver une copine! Qui voudrait d'un jeune type sans enfance, sans scolarité, sans boulot, vivant seulement grâce aux aides de l'orphelinat d'où je l'avait tiré, ce gamin qui avait mes yeux.
C'est vrai qu'il aurait pu être mon fils. J'aurais pu lui dire de m'appeler « papa ». Fastoche, on a le même nom. Et nos prénoms sont liés par un même sens profond, enfonçant ses racines loin dans nos êtres.

Alors vous pourrez me dire : quoi, mais à vingt ans, qui plus est après plusieurs années à crapahuter dans toute l'Australie à la recherche de créatures magiques pour les baguettes d'Elton O'Sahen, vous n'aviez pas envie de vous poser, profiter de la vie, vous qui avez le sourire si facile? Eh bien je vous dis que oui, si j'avais pu je me serais offert la vie que je rêvais. Mais vous savez quoi? Sans le savoir, j'étais en train de la vivre, cette vie rêvée. J'étais jeune, brillant en Astronomie, j'étais utile pour au moins une personne, un enfant qui n'avait que moi, je me sentais exister. Avez-vous déjà eu ce sentiment d'être en parfaite harmonie avec vous-même, d'être au bon endroit, de savoir au plus profond de vous que c'est pour cela que vous vivez? Voilà comment je vis. Je suis heureux, j'ai l'Astronomie, et j'ai Enlil autant qu'Enlil m'a.

Nous sommes tout les deux pareils, comme pourraient l'être deux frères. Malgré qu'il ait eu une enfance correcte et moi une plutôt... disons, chaotique, nous avons tout deux été heureux. Et nous le sommes toujours.
Mais parfois je m'inquiète. J'ai l'impression que notre relation est un iceberg, que nous n'en voyons que le dixième, et que bientôt -réchauffement climatique oblige- on sera amené à découvrir l'un sur l'autre des vérités insoupçonnées, et peut être indésirée. Je ne suis pas sur d'en avoir envie. Je suis bien ainsi, à enseigner l'Astronomie à Poudlard, à m'amuser comme un gosse. Mais je vois bien qu'Enlil, lui, vieillit trop vite. J'ignore ce qui se trame, mais y a de l'averse dans l'air...
Et j'ai oublié mon parapluie.
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Abel E. Yaréar
Professeur d'Astronomie
Abel E. Yaréar


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MessageSujet: Re: One-shot, Abel   One-shot, Abel Icon_minitimeJeu 27 Mar - 15:56

"Je suis professeur"

-Professeur Yaréar, avant de commencer, nous vous remercions de nous accueillir dans votre bureau de l'illustre école de Poudlard. C'est un honneur pour Astonomy Studies de pénétrer entre ces murs.

-Je n'ai pas pu résister au plaisir de vous faire gravir l'escalier...

Le petit journaliste eut un petit sourire, ne sachant comment prendre la pique de l'astronome. Celui-ci affichait un air décontracté derrière son bureau, regardant avec intérêt les deux journalistes du magazine Astronomy Studies, un mensuel sorcier consacré aux recherches relatives aux étoiles.

-Professeur Yaréar, vous êtes actuellement, sans mauvais jeu de mots, l'étoile montante de la recherche astronomique. A seulement 28 ans, vous avez déjà une belle carrière académique : on vous doit la découverte de la nébuleuse de gamma du Centaure, ainsi que la première étude poussée sur la constellation de la Boussole, menée en collaboration avec Anthony Gennon. Vous êtes salué par toute la communauté comme un grand chercheur.

-C'est très gentil. Ça a été un honneur de travailler avec Anthony.

-Nous allons parler de ce qui nous amène dans un instant, mais avant expliquez-nous : qu'est-ce qui vous a poussé à quitter votre poste à l'école J.R.R Tolkien?

-Une raison personnelle avant tout. Et puis Poudlard est un mythe : c'est un honneur d'enseigner et de mener des recherche dans un tel lieu, qui a a vu se succéder de grands professeurs. Mais c'est aussi une occasion inespérée pour mes recherches : cela faisait longtemps que j'espérais étudier le ciel de l'hémisphère Nord, et en particulier, bien sûr, Epsilon du Cocher.

-Justement, c'est votre découverte majeure sur Epsilon du Cocher qui a attiré l'attention de notre mensuel. Rappelez-nous en quoi cette étoile est exceptionnelle.

-Il s'agit d'une étoile de l'hémisphère nord qui, depuis qu'on s'y intéresse, c'est-à-dire depuis 1820, intrigue les chercheurs moldus comme sorciers. En effet cet astre connaît des « éclipses », donc sa luminosité baisse, avec un rythme régulier : tout les 27 ans, elle baisse de magnitude pendant 18 mois.
Les raisons de ces éclipses sont restées un mystère pour longtemps. C'était fascinant. Comme si l'étoile avait une vie, qu'elle hibernait, pour se restructurer et se préparer à briller d'un éclat nouveau.


-Vous êtes depuis deux ans en correspondance avec des chercheurs sorciers américains, et finalement vous avez trouvé la solution.

-En effet, nous avons découvert qu'un nuage de poussière stellaire était responsable de ces « éclipses ».  Il est dans une sorte de gravitation autour de l'étoile, et effectue un cycle qui explique la régularité des baisse de magnitude. Assez évident quand on y pense, mais c'est toujours dur de penser ce qui absolument nouveau. Un mystère de moins dans l'univers... C'est presque triste, vous ne trouvez pas?

-Euh, je... peut être...

Un moment de silence. Le petit journaliste regarda son collègue, chargé de prendre une photo d'illustration pour l'article. Cette mission était un exercice de haut vol, compte tenu du malin plaisir du professeur qui, à chaque fois que le photographe pressait la détente, faisait un brusque et léger mouvement de façon à rendre la photo floue. Le reste du temps il était parfaitement calme et immobile et appréciait en silence la danse des deux pauvres journalistes.
Lassé, le photographe se leva (En son for intérieur Abel célébrait sa victoire), et il décida de prendre en photo le bureau, les paperasses, le magnifique télescope de Mr Yaréar ainsi que ses outils de travail d'une rare beauté.

L'autre continua courageusement :
-Avez-vous à présent d'autres projets? Autres que l'enseignement?

Le regard du professeur se fit soudain perçant, rivé dans les yeux du journaliste qui se sentit soudain comme acculé à un mur.

-Vous voyez, Monsieur, le problème est qu'il n'y a rien hors de l'enseignement. Vous semblez faire partie de ces gens qui jugent le prestige des découvertes au-dessus de la modeste transmission de connaissance. Ce n'est pas contre vous, détendez-vous, mais je tiens à ce que ce soit clair : jamais je ne quitterai la noble mission auprès des élèves, pas pour toutes les palmes académiques du monde.
Alors oui, je vais poursuivre des recherches, mais elles passeront toujours après mes cours ici et après mes élèves.


Un peu intimidés par la brusque éruption de l'homme si tranquille, les journalistes prirent rapidement congé.

-Très bien, je crois que nous avons tout ce qui nous faut... Gaston?

-C'est bon pour moi.

-Encore merci professeur.

Les deux hommes serrèrent la main du jeune homme, qui les raccompagna à la porte de son bureau.

Abel regretta, à nouveau (car il avait déjà donné ce genre d'interview, et même des conférence, toujours avec le même esprit) d'avoir reçu ces « chasseurs de tête » plus people que scientifiques. Avec un soupir il s'effondra dans son fauteuil, la tête appuyée sur sa main gauche. Parfois il se sentait plus vieux qu'il ne l'était.
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Abel E. Yaréar
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MessageSujet: Re: One-shot, Abel   One-shot, Abel Icon_minitimeLun 2 Juin - 17:18

Au nom du Père, du Fils.

Allez, prends ta respiration. Souffle, respiration profonde. Et ouvre les yeux. Pour l'une des premières fois de sa vie, le fait de fermer les yeux n'aiderait pas Abel Yaréar. A présent il était temps de regarder la réalité en face, de cesser de rêver vers les étoiles; et de croiser directement les yeux de son cousin, ces yeux qui étaient aussi les siens, cette marque héréditaire qui liait leurs destins. Car oui, il était bien question de destin concernant Abel et Enlil.

Le jeune Poufsouffle était sorti, comme à son habitude, dans le soir du parc du château, avec son chien Camus. Enlil appréciait la douceur dans le soleil couchant du début d'été, les rayons de soleil qui faisaient leurs adieux à la cime des arbres de la Forêt Interdite. Il lançait des bâtons à Camus, et en même temps il lançait loin ses soucis quotidiens et ses mauvaises pensées. Mais en bon Australien, il était habitué aux effets boomerang, et jamais ses sorties vespérales ne le calmaient complètement.

Du haut de la tour d'Astronomie, Abel avait vu les deux ombres grandir au fur et à mesure que l'astre du jour tombait vers le sol. Les pensées du jeune professeur s'était laissé aller dans des tournures poétiques; mais cette fois il ne s'y perdit pas. Non, l'heure n'était plus à la poésie. Ou du moins pas seul dans sa tour d'ivoire. Il prit les escaliers qu'il dévala à toute vitesse, comme pour faire la course contre le soleil.

Sa silhouette était facilement reconnaissable. C'est ce qui intrigua Enlil. Que lui voulait son cousin pour venir le voir au milieu du parc, lui qui d'habitude ne ratait aucun rendez vous avec le ciel nocturne? Camus courut à la rencontre de son deuxième maître, le salua avec chaleur avant de repartir.

« Salut Enlil. Je ne te dérange pas? »

Pas de réponse. Mais Enlil, en silence, était heureux d'entendre la voix qui l'avait élevé, qui l'avait vu grandir. Cette voix grave qui aurait pu être celle d'un père. Cette voix qui avait toujours été un point de repère. Avoir des cours avec lui avait fait oublié au garçon combien il était attaché au seul membre de sa famille qu'il avait.

Encouragé par l'air attentif et détendu de l'enfant, et malgré son mutisme, Abel se décida à parler, à faire ce qu'il attendait depuis qu'il avait parlé à Claria, depuis qu'elle l'avait encouragé à réagir à la tristesse ineffable de son cousin. Il était encore temps de guérir le cœur à vif du garçon. Douze ans, c'était trop jeune pour porter un deuil. D'autant en plus quand il s'agit du sien propre.

« On peut discuter un peu tout les deux? Viens, marchons un peu.
« Tu sais, Claria est venue me parler de ta rencontre avec le Choixpeau. Ne prends pas cet air effaré, je ne t'en veux pas de ne m'avoir rien dit. Je reconnais que je n'ai peut être pas été au bon endroit au bon moment, je n'ai pas été là pour voir les questions grandir en toi, pour voir ton besoin de réponses. Une erreur comme les adultes en font beaucoup; nous devenons aveugles avec le temps, même si je pensais que garder les yeux fermés m'aiderait à mieux voir. »


Toujours aucune réponse, Enlil marchait d'un pas mesuré, calqué sur le rythme de son aîné. De temps en temps il lui jetait un regard en coin, mesurant avec calme la portée de ses paroles. La voix d'Abel était bien différente de celle des cours; en fait, il semblait que la voix prenait les couleurs de son environnement : à présent elle avait perdu l'accent des étoiles, pour prendre la profondeur et la réalité du lac, des arbres, du vent qui emplissait le monde de sa présence. Oui, c'était cela : la voix d'Abel était pleine, à ce moment-là.

« Je te demande de m'excuser. J'aurais du te parler de tout cela avant. Bien sûr, nos noms ne sont pas anodins. Elton m'en a parlé, de cette sorte de malédiction, de la manière dont il a essayé de nous protégés par nos seconds noms. Ce qu'a pu dire le Choixpeau est vrai j'en ai peur, et je ne te le cache pas. Nous sommes fils de l'air, nos parents sont des souffles partis depuis longtemps sur l'océan des âges, sans laisser aucune trace. N'essaye pas de chercher dans l'écume une empreinte de leur passage, car tu ne verras dans les vagues que ton propre reflet et ton regard perdu. Ils ne sont plus là, mais ça ne fait pas de toi un fantôme. Leur absence ne nous réduit pas au néant. »

Les deux garçons étaient à présents immobiles, le regard errant sur la surface du lac qu'ils longeaient, et dont l'étendue se ridait sous la brise légère. Les couleurs du couchant se mêlaient dans ce miroir asymétrique. Soudain des Sombrals sortirent de la forêt. Un adulte et deux petits. Ils s'approchèrent du lac pour boire. Les deux cousins les voyaient.

« Nous sommes pleins des autres, de rencontres. Je suis convaincu que je ne serais pas celui que je suis sans toutes les personnes que j'ai croisé, qui m'ont fait grandir. Alors certes il nous manque la rencontre principale, celle qui est censée être la plus décisive, mais on peut aisément la remplacer. Elton, Antoine, John, Anna, Raham, Leah, Thaumas... Je porte tous ces gens en moi. Toi aussi tu auras ton panthéon. »

Et il l'avait déjà. Le cœur d'Enlil était inséparable d'Elton, d'Anna un peu, et bien sûr de Thaumas. Ce garçon bien plus vieux que lui, ancien étudiant d'Abel, resté en Australie, ce garçon aux yeux bleus sans comparaison. Même dans la palette infinie de nuances de bleus qu'offrait le crépuscule à ce moment là, il était impossible de retrouver la lumière des yeux de Thaumas. Surement parce que, du fait de la distance et du temps passé, la photo qu'Enlil avait de son ami avait perdu ses vraies couleurs, et qu'à présent celles-ci n'existaient qu'à l'état idéal dans l'esprit du jeune garçon amoureux.

« Alors ne te torture pas. Car avoir des parents n'est pas qu'une affaire biologique. Je me suis inventé des pères, des mères, des frères. Ils sont ma famille, mon système solaire. Et dans mon système, c'est toi qui a la place principale, c'est toi mon soleil. Et j'espère que mes cours t'ont appris qu'une étoile ne se couche jamais. »

Toujours aucun mot d'Enlil. Nulle réponse. Un temps. Puis finalement Enlil leva les yeux, pour voir ceux d'Abel penchés sur lui. Les deux regard de la même couleur, de la même famille, se lièrent à cet instant, et Enlil fit un pas pour enserré son cousin contre lui. Les bras forts d'Abel se replièrent sur lui comme un cocon protecteur. Leurs cœurs avaient rarement été aussi proches, presque identiques. Cette étreinte valait tous les mots, et pardonnait le silence résolu du jeune garçon. Parfois il vaut mieux se taire pour parler vrai, tout comme parfois il vaut mieux garder les yeux fermés pour vraiment regarder.
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